La morsure

"Bien ! Je vais donc vous dire pourquoi j'ai besoin de vous !" Se tournant vers Tamam "verse moi donc de quoi hydrater mon gosier, j'ai grand soif !" Ignorant le regard de haine de son vieil ami, Cromfayer continua.

"L'histoire commence assez simplement, en fait... Je parcourais la lande, un soir, la faim au ventre (je dois l'avouer) ; mais ce n'est pas un humain que je rencontrais alors... Ou plutôt si, mais pas du genre dont je me fait habituellement patûre. Il inspirait l'effroi, franchement, et il semblait m'attendre. Un grotte béante déchirait la terre derrière lui. Assez simplement, il m'a dit qu'il avait besoin de moi pour récupérer un artefact puissant, caché dans une Maison à laquelle il n'avait pas accès. Il fit miroiter quelques piècettes, et je dois avouer que je fus séduit. Certes, je n'ai rien d'un voleur, mais je me sentais las de batailler en vain contre les Vampires (engeance maudite !)...
J'acceptais donc, et il m'expliqua plus en détail ma mission : je devais me rendre sur un continent éloigné, et pénétrer dans cette Maison pour "récupérer" une bague... Il m'expliqua qu'il n'était pas le bienvenu par là-bas, et que mes talents devraient me permettre de m'y faufiler. Bref, mon périple commença sur l'heure"

"Voilà donc les raisons de ton départ..." souffla Tamam.

"Certes. Pour en revenir à ce dont nous dissertions, je rentrais (assez facilement, je dois l'avouer) en possession de l'artefact. Le retour se passa merveilleusement bien, et au printemps, j'arrivais au lieu que mon commanditaire m'avait fixé. Ce fut à partir de là que les choses se compliquèrent quelque peu...
Maerlyn (car c'est le nom qu'il se donne, mais je ne doute pas qu'il en ait d'autres) se saisit de la bague que je lui tendit, l'enfila, et éclata d'un rire sardonique. Il se saisit de moi, et, métamorphosé pourtant !, il me jeta proprement du haut d'un précipice. La rivière amorti ma chute, mais je me brisais les os. Cependant, je put clairement voir, dans ma semi conscience, l'homme se muer en une gigantesque créature ailée, et disparaître dans la nuit. Par l'Enfer ! de mes deux vies, jamais je n'eut plus peur !"
Cromfayer but une longue gorgée d'hydromel.
"Par la suite, je parvins à me rétablir, grâce notamment au destin qui m'avait fait mettre de coté une de ces potions bleuâtre... Mais les choses ne s'arrêtent pas là ! La bague... je l'ai revu récemment. En dessin. Dans les ruines d'une ancienne abbaye que je fréquente depuis quelques temps. La légende mentionnait des choses sans trop d'importance, telle que la fin de toute vie et la destruction du monde. Je crains de n'avoir tout simplement ouvert la voie des Enfers... et vous DEVEZ m'aider à la refermer. Qu'en dîtes vous ? vous êtes avec moi ? Je pars demain, à l'aube. D'ici là, je vais dormir, excusez du peu.
Oh, tant que j'y suis ! Je vous préviens : j'ai commencé à traduire le vieux grimoire, et je crains que nous n'ayons fort à faire... mais je vous en parlerez plus tard !
Tamam ? tu me montres les chambres ?"

Après une nuit (presque) reposante dans une paillasse (presque) propre, Cromfayer se releva en s'étirant. Il ajusta sa solide cotte de maille, et enfila ses guenilles par dessus. Il ceint sa solide épée à ses cotés, et enfila une étrange dague en forme de feuille de laurier dans un étui prévu à cet effet, sur le coté de sa botte gauche. En le croisant, on aurait pu voir en lui un voyageur fatigué, armé certes, mais ne représentant pas une réelle menace...
Il se saisit de sa cape et la noua à son coup. Dans une petite besace suspendue à sa ceinture, le lycan glissa une petite fiole bleutée. "Une potion fort utile", expliquerait-il si jamais on le lui demandait. Surtout, Cromfayer récupéra deux fioles vides, en verre trempé, remplies d'eau pure, et quelques feuilles d'herbes certes non culinaires.

Cromfayer descendit ensuite. Toute les traces des "prouesses" de Tyrion et de Tamam avaient disparues. Efficace, ce barman...
Cromfayer commanda un solide petit déjeuner : un bol de café sombre, une miche de pain noir, un morceau de fromage et une grosse tranche de viande séchée.

Après quoi il s'éclaircit la voix et hurla de son ton le moins mélodique :
"Debout ! Le soleil va se lever dans deux heures !"
Cromfayer esquiva de justesse un tabouret qui surgit de la chambre de Tamam.. Au moins, il était réveillé... mais encore faudrait-il le lever ! Quand à Tyrion et Kalim, il entendit vaguement remuer à l'étage. Bon, il lui faudrait sans doute expliquer à ces lève-tard qu'il y avait beaucoup en jeu.
En attendant, et faisant contre mauvaise fortune bon coeur, il ouvrit son Grimoire et entreprit de le lire, en attendant que ces messieurs (dame !) daignent se lever, et puissent l'écouter expliquer précisément ce dont il s'agissait...

*Mais il est pas bien à hurler si tot le matin celui là*
Tyrion sortit de sa chambre à moitié nu, une hache à la main et un oeil encore fermé. Il se dirigea vers le comptoir mais rata la premiere marche et chuta au bas de l'escalier.

AIE!!!!

Mon doigt!!! Je me suis ouvert le doigt ....

L'ame d'enfant du guerrier avait maintenant suplanté toute agressivité. Il lança un regard à Cromfayer avant de courir vers la chambre de Kalimshar, pensant que la jeune femme pourrait soigner sa blessure.

Cromfayer leva la tête, plein d'espoir en entendant que l'un de ses camarades se levait enfin.


AIE!!!!

Mon doigt!!! Je me suis ouvert le doigt ....


Okay...Ca allait vraiment être dur... Il jeta un regard plein de désespoir envers le guerrier, mais n'eut même pas le temps de prononcer un seul mot : ce dernier était déjà en train de gravir les marches pour se "réfugier" auprès de Kalim...

"t'inquiète pas toujours très long a commencé, toujours très long a avancé, mais sa en vaut le coup.
Un p'tit verre de jus de cerveau aromatisé a l'oeil pour la route?"

Cromfayer leva les yeux de son grimoire qui, effectivement, était poussiéreux.
"Non merci, mon ami, je viens de finir de déjeuner... Par contre, puisque tu es là, que dirais-tu d'en savoir un peu plus sur ce que nous allons faire ?"

Tamam grommela quelque chose d'incompréhensible, et Cromfayer toussa lorsqu'un nuage de poussière s'éleva du grimoire qu'il venait de refermer dans un geste théâtral...

Kalim était en train de s'occuper de sa longue chevelure de soie quand un satané loup dégringola dans l'escalier puis remonta aussitôt des fois qu'elle aurait pu y faire quelque chose...
La " blessure " avait déjà cicatrisé, nature de Loup oblige.

" hummm aurai tu tendance a avoir peur du sang ??? nan parce que si c'est une tentative d'approche elle est vraiment minable ... "

Elle regarda son dos puis ajouta

" Par contre si t'enlèves pas ce vieux clou rouillé dans ton dos, tu en as pour un moment ."

Cromfayer laissa Tamam grommeler à qui mieux-mieux, puis il monta les escaliers calmement. Arrivée dans la chambre de Kalim, il tapota doucement à la porte (précaution inutile, puisque Tyrion l'avait ouverte en grand...) et se tourna vers la louve :
"Tu veux bien descendre, s'il te plaît ?"
Kalim asséna un dernier coup de brosse à cheveux sur le crâne dénudé de Tyrion et hocha la tête d'assentiment... Cromfayer s'apprêtait alors à demander la même chose à Tyrion lorsqu'il se rappela à qui il avait à faire... Il le saisit par le coup et le traîna avec lui dans les escaliers.

Après un bon quart d'heure, temps nécessaire à Kalim pour peigner ses cheveux (...), le groupe était enfin réuni autour de la table....

Cromfayer s'éclaircit la voix :
"Bon, le problème est simple ! La bague dont je vous ai parlé est un ancien artefact d'une puissance hors du commun [Tamam pouffa de rire en pensant que son ami avait laissé passé une telle aubaine, et Cromfayer lui jeta un regard si noir que le barman ralluma une torche de plus dans la salle] QUE SEUL UN PUISSANT MAGE peut utiliser, et encore faut-il qu'il connaisse les bonnes formules... Bref, cet artefact est connu sous le nom de Jokühlaups, autrement dit, la pierre de la destruction... Oui, je sais, on a déjà du vous la faire... Après quelques recherches, il s'avère que cette pierre permette à son porteur de détruire les âmes des créatures qu'il combat, ou plutôt de les stocker. Et, lorsque la masse critique d'âmes a été atteinte, je vous laisse imaginer les effets...
Je n'ai pas été affecté, vu que mon âme est quelque peu plus complexe à emprisonner que celle du commun des mortels, et sans doute notre ami n'avait pas encore l'habitude de manipuler son nouveau jouet...
Bref, le moyen pour détruire cette pierre est assez complexe, et même assez obscur pour tout avouer. Une formule est sensée donner suffisamment de pouvoir pour le faire, mais je vais vous la lire, vous comprendrez mieux...

NUL DOUTE QUE LORSQUE LA PIERRE SE REVEILLERA, QUE L'ERREUR SERA COMMISE, ON SE DRESSERA FINALEMENT CONTRE SON POUVOIR. POUR REMETTRE LA MARCHE DU MONDE COMME ELLE DOIT L'ETRE? IL FAUDRA ALORS ACCOMPLIR DES TACHES.
CEUX QUI TROUVERONT LA DOUCEUR DE L'ENNEMI POURRONT S'APPROCHER DES AMES EMPRISONNEES.
CEUX QUI ABANDONNERONT LA REALITE TERRESTRE POURRONT APPROCHER DE LA VERITE.
CEUX QUI TRIOMPHERONT DU PECHE POURRONT UNIR LES ESSENCES SACREES.
CEUX QUI DETRUIRONT LA VIE POUR LAISSER VIVRE LA MORT POURRONT ANNIHILER LA DESTRUCTION

"Enigmatique, non ? Je crois avoir compris qu'il fallait mêler deux essences, et ensuite...advienne que pourra !
Vous êtes avec moi ?"

Cromfayer but une longue gorgée de cervoise, puis il se redressa en envoyant une piécette au barman. Il se ceignit rapidement de son attirail, puis il sortit de l'auberge.
Dehors, sans fermer la porte no se retourner, il dit
"Je sais où trouver la douceur de l'ennemi..."
Il attendit ensuite dehors que ses compagnons le rejoigne.